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18 novembre 2020 3 18 /11 /novembre /2020 15:54

Extraits de « Contes de l’Interdit Lointain »

  La Nuit des Loups, 1477 le 3 janvier… 

Récit du combat entre BEN ALMANET et NOIR SOLITAIRE …

Le ciel lourd, bas et gris, n’annonçait rien de bon, ce matin déjà, pour la courte journée à venir… La plaine en partie inondée, disparaissait au loin dans les brumes glacées d’un hiver interminable. Une bataille s’achevait. D’autres que moi, artistes sobres ou fous l’ont habillée de tons cendres, terre et azur pour le plaisir des princes et pour mieux la coucher sur la toile du peintre. Ont-ils donc oublié ces tons de gueule qui rugissaient de dépit aux jointures des armures souillées, et les noirs caillots que se disputaient bruyamment corneilles et grands corbeaux, et la peine des montures errant sans âme dans les anciennes pâtures ?

Dans ce vaste charnier boueux et glacé, les valets des vainqueurs miséricordent un peu les vaincus et les détroussent beaucoup. Les loups de leur côté, mes amis, mes compagnons en terre de sauvagerie ne laissent pas leur part aux chiens, lâchés par quelques paysans pour une exceptionnelle pitance.

C’aurait pu être une belle bataille, oui ! Pourtant…  Les Lorrains étaient déterminés à en découdre, mais les eaux boueuses de la Meurthe toute proche, la boue gelée jusqu’aux genoux parfois, la dysenterie et la faim se sont conjuguées pour affaiblir l’Armée de Charles. Heureusement, qu’il lui restait un peu de son prestige et surtout sa folie meurtrière pour resserrer les rangs… Qu’importe, le Téméraire est mort maintenant ! Il a été piqué d’un méchant coup de lance bien ajusté dans le dos par un nobliau lorrain qui en mourra de regrets. Et les loups, mes chers loups, une fois encore nourriront la légende, en le bouffant lui aussi… !

Qu’importe le sort de ce camp ou d’un autre, ce soir, je suis d’Humeur et la lune sera haute et pleine dans des cieux, lavés de toute souillure par la froide parure de l’hiver ; ma lame sifflera joyeuse… Ben Almanet, tu avais choisi le bon camp mais cette nuit tu quitteras tes quartiers car nous devrons nous battre…

Je suis là ! Tu le sais bien ! Nerveux ? Je t’attends, viens ! Porte de la Craffe… Il n’y avait que deux gardes… Je t’attends à ce même endroit où je t’ai vu tout à l’heure saluer et fêter ton René II pour sa victoire. Cette nuit, je vais le priver d’un combattant valeureux !

Nuit… Froid… Cendres et fumées… Malgré les ans et les combats au décompte impossible, je tremble… Ni de peur, ni de froid, non ! C’est l’énergie qui s’accumule… Te voilà ? Recoin d’ombre, reflet d’incendie, regrets inutiles, tu n’as pas eu le temps nécessaire pour te préparer, ton âme n’est pas assez trempée ! Dans ta mémoire, quelques silhouettes tombent fugaces, et s’estompent la tête tranchée…  Tes yeux sont inquiets, comme ton esprit qui vrille, trop discret, trop distrait, craignant quelque traîtrise… Qui sait ? Je n’en ai nul besoin mais quelques unes en réserve… Frappe et taille jambe gauche, flanc droit, ventre en estoc et le cou pour finir ! Tu t’es laissé surprendre, ta garde était trop haute ! Il est trop tard pour regretter, adieu Ben Almanet ou plutôt bienvenue, ce soir je venge ce fou de Téméraire !

Au loin un loup hurla !

Dans les corps de garde, on festoyait !

Porte de la Craffe, soudain une tête roulait ! Une de plus !

 

...combat organisé à 2h00 du matin, Porte de la Craffe à Nancy,

un certain 3 janvier 1987 (510 ans tip top après les faits)

Sous l’égide du club « les Loups du Téméraire »

Cycle du feu

 

La fin d’un capitaine

Récit du combat entre EURYGIES et NOIR SOLITAIRE…

Porte Sud, dite de « St Jacques »

Il attend… calme… en apparence au moins… mais sa main, sur ma garde, je la sentais crispée, comme lorsque d’un coup de taille, il me désire tranchante. Bientôt, ce sera… Ironie… D’être le premier, je le perçois heureux, très satisfait de guetter, tel le chat, les Autres qui approchent. L’un est velu, puissant, sûr de lui, fier de sa lame et de ses trop faciles victoires ! je le mépriserai… L’autre est… hésitant, l’esprit en compromis, nécessité et déplaisir, la lutte lui est incertaine… Trop contrarié pour avoir l’âme précise et lame sûre ! Il sera mien sous peu, je le veux et d’ailleurs lui aussi il attend cette délivrance…

Salamalecs, attitudes grotesques… La présence est trop forte, il faut qu’ils se libèrent ! Tiens… Un insignifiant ? Tout orgueil d’avoir été convié… Il a de la chance que Muse soit en lui… Bah ! Maintenant il est temps, la pierre de leur sang depuis maintes blessures, a bien été gorgée : il a le dessus et m’irrigue de sa Force ! Ouiii, charge ! Feinte tête, COU ! C’est à moi, désormais je m’échappe, et vers ce cou offert, mon tranchant taille sans effort… Sifflement, craquement sec…

Oui, c’est bon ! Encore, encore ! Il était grand temps car, depuis Salaman puis Ben Almanet, plus de 200 ans sans rien qu’insignifiants, j’ai bien failli attendre ! Solitaire Noir… ce soir, par désespoir et rage, je m’attache, tu m’acquiers définitivement ! Je serai tienne et sous la lune pleine, sers moi bien désormais… ! Que le ciel se charge de sombres nuées et que le vent, mon allié, souffle fort en ces lieux !

Il s’appelait EURYGIES, ses hommes l’appréciaient, c’était un excellent capitaine.  Ce soir-là, sur la Porte Saint Jacques, il monta bien armé, la mine grave, interdisant à quiconque de le suivre…

La lune était pleine, dans un ciel encore tiède d’une torride journée. Le soleil s’effaça d’un coup sous un sombre linceul… Il y avait combat sur la plus haute tour, d’étranges personnages se mouvaient incertains et pour sûr, le Malin devait y être aussi pour ainsi déchaîner, abruptement les Cieux !

Soudain, un lent cri de douleur et de délivrance, ponctué d’un long éclair pourpre incendia la tour.  L’orage éclatait, particulièrement violent.  Parthenay eut peur, une de ces peurs absurdes, irraisonnées et totales ! Nul n’osa plus vers les Cieux regarder au delà des créneaux…

C’est dommage ! Nul ne vît donc, l’étrange démon noir, dansant dans la tourmente et bondissant de créneau en créneau, sa grande épée dressée avant de disparaître dans un tourbillon comme chevauchant le… vent ! Une autre forme, comme une torche vivante, s’élança dans le vide et chuta dans l’eau glauque du fossé … sans aucun bruit… pour ne plus jamais reparaître…

D’Eurygies au matin, on ne retrouva que ses armes, souvenirs dérisoires, ainsi qu’un barde qu’il avait convié pour l’occasion, inconscient à même le sol et gravement brûlé qui survécut pourtant à moitié fou. Il court encore le monde à la poursuite d’on ne sait quoi, on ne sait qui ou quelles rîmes ! Padrag ab Ogor, tu détiens, il est vrai, un tel secret…

 

...combat organisé Tour St Jacques, un soir d’orage,

lors du festival du jeu de Parthenay (F.L.I.P.) fin des années 80 (XXème siècle).

Cycle du feu

 

Lugdunum… en ? c’était encore la capitale des Gaules !

Récit du combat entre DAI BAKEMONO et PERCEVAL…

J’ai parcouru beaucoup de chemin pour te trouver. Je sais que tu es là. Tu sais que je te traque. Tu te dis « grand chevalier » mais malgré ta bravoure et ta grandeur d’âme, tu n’égaleras jamais un fils du Mont Bleu élevé dans l’esprit du Bushidô.

Ta légende a traversé les siècles et ton nom est célèbre ; le mien t’est inconnu car j’ai su passer inaperçu tel le caméléon qui chasse la mouche insouciante et sans défense.

Maintenant l’heure est venue, nous sommes face à face et aucune dérobade n’est possible. Oui, Perceval, dans ta brillante armure bat un cœur comme le mien ; un cœur qui bat depuis trop longtemps et qui ne s’arrêtera vraiment que si ta tête se détache du reste de ton corps. Nous nous saluons et nous nous mettons en garde. L’esprit détaché, nous nous observons longuement, regard dans regard, nous restons ainsi figés, très longtemps, à nous maudire, puis l’espace d’un instant, à nous comprendre. Et enfin, je sens ta volonté d’attaque. Nous nous jetons à la rencontre l’un de l’autre, lames dressées ; nos énergies se percutent de plein fouet, choc titanesque, nos esprits appréciant davantage encore la subtile limite entre la vie et la mort, limite ténue, aussi fine que le fil de nos deux lames…

Adieu Perceval, ce soir, ton ange gardien ne t’a pas préservé et mon tengu comme d’accoutumée ne m’a pas trompé. Ma lame tranchant, de ton sang est souillée et ta tête roule sur les pavés. Me gavant de ton énergie, je lance un long cri de jouissance et de douleur dans la nuit qui s’étoile pour moi et se constelle d’éclairs ! Ta légende restera à jamais gravée chez les mortels, mon nom te sera toujours inconnu mais une énergie désormais plus grande m’investit et ma lame tranchera de nouveau…

… !

...combat organisé lors de la NUIT DU JEU en 1988 à Lyon en présence du Conservateur des Exploits de la Loge des Veilleurs occitans et de membres des Semaines de l’Hexagone.

Cycle du Feu

 

Mort de Zoikoss

Récit du combat entre YEUN AR LABOUSHEOL et ZOIKOSS

Aujourd’hui, 6ème jour du 8ème mois de l’an de grâce 1988, alors que j’étais de passage dans ma ville natale pour honorer les miens, je sentis la présente souillure d’un autre immortel en mes terres. Zoïkoss bientôt se présenta à moi. Ce vil chien osa me défier sur la terre de mon éveil. Nous nous retirâmes en un lieu tranquille à l’écart des foules toujours denses en cette période.

Zoïkoss se présenta à moi, brandit son talisman, mien trophée désormais, une chaîne munie d’un carré de métal portant son nom et me salua d’une bordée d’injures. Je me présentai alors en ces termes : moi Yeun, récent vainqueur de la Plume Blanche et du Tork dont l’emblème est le drapeau à la tête fraîchement coupée et le talisman : la rune et le triskèle, sais que ce soir j’aurai à nouveau connu la gloire de la force. Crâne Rouge te coupera la tête. Il posa sa seconde épée et nous nous mîmes en garde.

            Sous un soleil de plomb, digne des Caraïbes, j’attendis serein son attaque. Perdant rapidement patience, il m’attaqua, je parai aisément. Puis, je ripostai d’un maître coup qui lui ouvrit l’échine. Dès lors le combat tourna nettement à mon avantage ? Lors du troisième engagement, j’échouai près du but lui coupant l’oreille en sa moitié et étamant son crâne. Il en ébrécha sa méchante épée sur un rocher… Je le laissai la changer.

Peu de temps après et quelques passes incertaines plus tard, il rompit sa seconde lame ; je me moquais de lui alors qu’il reprenait la première. Lors de notre avant dernier assaut, il rompit encore cette lame. Que de fougue et de force inutilement gaspillées ! J’en ébréchai Crâne Rouge ; il fit alors une bien belle parade, ultime sursaut d’un combattant épuisé et glissa dans l’élan me permettant ainsi de le décapiter.

Je pris la force, puis avant d’abandonner là le corps, je lui retirai son talisman par la nette section que j’avais pratiquée.

 

...combat privé conclu dans les années 90 (XXème siècle) quelque part en Bretagne.

Cycle de l'eau

 

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